Vous en avez marre de travailler pour des clopinettes ?

Vous souhaitez travailler pour un métier qui paye au-dessus de la moyenne des salaires, et qui est réévalué systématiquement tous les ans ?

Le salaire d’un gestionnaire de paie est dans ce cas précis.

Oui je comprends que vous hésitiez.

Je vous vois en train de chercher sur les sites comme celui du CIDJ, ou Diploméo, et vous voulez savoir si ça vaut le coup financièrement. Après tout s’engager pendant un an ou plus dans une formation pour un métier qui ne paye pas, dont les salaires sont au ras des pâquerettes, mieux vaut éviter, vous seriez dégouté.

Allez, on va directement dans le vif du sujet

 

Les raisons

 

Plusieurs études montrent en effet que ce métier est bien valorisé, ceci est dû à plusieurs facteurs :

– Profils techniques qui demandent des connaissances pointues et une pratique professionnelle pour être autonome (Métier d’expert non accessible à la masse)

– Manque de profils pour ces postes par rapport à la demande et à la recherche des entreprises

– Métier en évolution constante qui demande des connaissances à jour.

– Métier sous pression (Délais, mise à jour des connaissances permanente…), les candidats pour devenir GP ne se bousculent pas.

 

Je vous montre de suite les études.

 

Les études, le salaire moyen du gestionnaire de paie

Alors, combien gagne un gestionnaire paie ?

Si vous vous intéressez à ce métier, c’est un point à connaître qui peut renforcer votre choix.

Une étude Robert Half détermine la rémunération du gestionnaire paie en moyenne, entre 28000€ et 40000€ bruts par mois en 2019. Vous pouvez estimer le salaire avec leur guide des salaires, ici.

Une autre étude sur le site de « Payjob », célèbre boîte de recrutement, en intérim et CDI, spécialisée en paie, dont vous avez sans doute entendu parler (Sinon il y a longtemps que vous n’avez pas postulé à un emploi de gestionnaire paie…)

« Payjob »  indique un salaire moyen brut en 2020, de 30400€ à 38300€ par an.

 

Salaires bruts en Kilos euros de Payjob :

 

Type de structure	France	Province	Ile de France
Global	33.1 K	30.4 K	38.3 K
Cabinets	31.7 K	28.3 K	38.04 K
Grand Groupes	33.5 K	29.8 K	38.8 K
PME	32 K	29.2 K	38.1 K

 

Cette étude a été réalisée en 2020 en s’appuyant sur plus de 1000 offres d’emploi de gestionnaire paie recensées par le cabinet.

Pour compléter cet article vous pouvez aussi consulter combien gagne un Responsable Paie : Article de Payjob en 2021 : ici  

Maintenant passons en revue le détail :

 

Chiffres clés

 

En détaillant l’étude on voit que différents facteurs influencent le niveau de la rémunération du gestionnaire paie :

 

• la zone géographique

  L’Île-de-France / province, la différence est d’environ 26 % en faveur de l’île de France en global ceci s’explique notamment par une forte demande de gestionnaire paye en Île-de-France et une pénurie de candidats. (Mais aussi par le coût de la vie qui est plus élevé en Ile de France)

 

• Le type d’entreprise

  où est employé le gestionnaire paie : le grand groupe a des salaires supérieurs de plus 5 % environ que le cabinet comptable ou la PME, c’est valable également en Île-de-France ou la différence est identique.

 

• L’expérience détenue

1. expérience de moins d’un an : 25300€ bruts/an
2. Expérience de un à 2 ans 27000€ bruts/an
3. expérience de 2 à 5 ans 30300€ bruts/an
4. expérience de 5 à 10 ans 34400€ bruts/an
5. expérience de plus de 10 ans 40100€ bruts/an

 

• La formation 

Selon la formation on observe également des disparités. Plus l’ancienneté augmente et plus il y a d’écart entre un gestionnaire paie qui a le bac seulement et celui qui a un bac + 4 ou + 5 par exemple.

Un gestionnaire paie peut exercer avec seulement un bac, oui c’est possible.

Il se sera formé sur le tas, mais le prix à payer sera la rémunération qui sera moindre que celle d’un diplômé au-delà du bac + 3.

 

• Le secteur d’activité

C’est le secteur public et le secteur médical et paramédical qui présente les salaires les plus faibles.

Bien que récemment, cette tendance a été atténuée avec la loi sur le Ségur de la santé qui a mis en place une revalorisation des salaires dans le secteur médical et paramédical. (Revalorisation de 238 € bruts par mois financé par l’Etat)

Ces 2 secteurs sont inférieurs de 17% environ pour leur rémunération par rapport au secteur du luxe qui est le mieux payé.

Dans le classement c’est l’activité du luxe qui a les meilleurs salaires devant la banque-assurance, l’industrie et l’énergie.

 

• You speak English ?

Un autre facteur d’amélioration assez important du salaire du technicien paie est la maîtrise de la langue de Shakespeare. Dans ce cas le gestionnaire paie pratiquant un anglais courant pourra obtenir un salaire supérieur de 8,76 % par rapport à la moyenne nationale des salaires.

Restez avec moi ce n’est pas fini.

 

Evolution des salaires de la paye

 

D’une façon générale, on constate que l’évolution des salaires dans ce secteur est toujours en augmentation d’une année à l’autre.

C’est ce que nous montre une étude légisocial pour le baromètre 2020 des salaires et des métiers de la paye réalisée en 2019 auprès de 1000 répondants travaillant dans la paie, en comparaison à la même étude faite en 2018.

Cette évolution constante est démontrée, pour 2019 en Ile de France l’augmentation du salaire moyen de 2,42 % passant de 38945€ brut en 2018 à 39888,00€ brut en 2019.

C’est aussi le cas en province où le salaire augmente en moyenne de 3,82 %, passant de 29341€ brut en 2018 à 30461€ brut en 2019.

Cette étude nous révèle enfin que l’augmentation est plus significative encore pour les titulaires de bac+3 et au-delà, ainsi que pour les salariés des entreprises par rapport à ceux des cabinets. (en effet l’augmentation des salaires n’aura été que de 500 € en moyenne par an en cabinet contre 2300 € en moyenne en entreprise)

Incroyable non ?

 

Comment obtenir un meilleur salaire ?

En regardant ces études je me suis posé la question, mais comment pourrais-je optimiser mon salaire à mon niveau ?

La première chose à faire sera de bien négocier votre salaire au moment de l’embauche, c’est primordial, car une fois en poste vous aurez moins de possibilité de le faire évoluer, les choses seront figées pour un moment.

Mais quoi faire alors ?

1. Bien valoriser sa candidature, avant même de rencontrer le recruteur ou le futur employeur.

Vous avez un CV et une lettre de motivation, c’est bien, mais est ce qu’ils vous mettent assez en valeur ? Posez-vous la question de la valeur ajoutée que vous pourrez amener à votre futur employeur.

Bien souvent on se contente de lister ses expériences passées en adéquation avec le poste recherché. Ce n’est pas suffisant à mon avis. Surtout si vous restez vague et générique (La fameuse tendance à simplifier)

Soyez précis : Indiquez un exemple concret de ce que vous avez fait, avec chiffres à l’appui qui pourrait être intéressant pour le recruteur.

Exemple : Réalisation de 300 paies sur 10 conventions collectives, par mois, avec 10 arrêts maladie à gérer en permanence.

Plutôt que je gérais le social du cabinet dans tous ses aspects.

2. Démarche identique au moment de l’entretien d’embauche.

Conservez l’idée de toujours amener de la valeur pour l’entreprise. Prévoyez différents exemples concrets et chiffrés que vous pourrez ressortir, en vous adaptant si possible à la demande du recruteur.

En fait placez-vous comme un apporteur de service et non comme un simple salarié qui va faire son travail impeccablement.

3. Ne quittez pas l’entretien sans savoir quel est le montant de salaire proposé et les avantages connexes.

Je suis sûr que vous avez déjà vécu cette situation où tout c’est bien passé lors de l’entretien mais personne n’a abordé la question de la rémunération, comme si c’était accessoire.

Si le recruteur n’aborde pas le sujet ou reste vague, il est de votre intérêt de le faire, il n’est pas anormal de demander des précisions, c’est même une bonne pratique.

Comment vous engager avec une entreprise sur une longue période sans savoir précisément quel est le montant et le mode de rémunération ?

Comment pourrez-vous négocier si vous n’avez pas de base pour le faire ?

 

Négociez !

 

Je sais ce que vous allez me dire : je n’aime pas ça, je n’oserais jamais ou je ne sais pas comment faire.

Si vous voulez obtenir une meilleure rémunération vous devrez en passer par là. Passez au-delà de vos réticences.

La technique du bon candidat :

Premièrement il connaît sur le bout des doigts les salaires de la profession, c’est un peu le but de cet article, relisez ce qui précède.

Ainsi au minimum et au préalable il aura recherché les montants de salaire proposé par d’autres employeurs sur des annonces similaires et déterminé une fourchette réaliste.

Allez-y, maintenant établissez votre fourchette : montant minimum et maximum (Celui auquel vous pensez pouvoir prétendre au mieux avec votre profil actuel)

Deuxièmement il laisse l’employeur proposer sa fourchette ou le salaire qu’il a établi, en premier :

• Le but : éviter de se griller irrémédiablement. Si vous êtes trop haut dans vos prétentions, le recruteur peut vous disqualifier directement, et si vous êtes trop bas vous serez coincé pour négocier plus, vous perdez une chance d’obtenir un bon salaire.
• Ce montant servira de base à la négociation, votre rôle sera de défendre votre position en argumentant.
• Vous pouvez vous servir des offres des concurrents et de la base de votre ancien salaire pour discuter.

Troisièmement  il pose des questions précises au recruteur.

Le bon moment sera plutôt au cours d’un deuxième entretien quand une réelle possibilité de recrutement est envisageable.

Le premier entretien sert en général à découvrir les candidats et déterminer s’ils correspondent bien au profil recherché.

Questions ouvertes à poser :

• Comment calculez-vous la rémunération ?
• Quels sont les avantages autres que la rémunération
• Comment évaluez-vous vos collaborateurs
• Comment ma rémunération évoluera-t-elle ?

Maintenant une chose importante que vous devez savoir.

 

Quel est la vraie marge de négociation ?

Un recruteur normalement constitué a toujours dans sa poche une marge de négociation salariale, justement en prévision d’éventuelles négociations des candidats, et aussi pour permettre de recruter le candidat souhaité/idéal qui pourrait aller à la concurrence.

Toutefois il faut garder à l’esprit que l’entreprise ne voudra certainement pas sortir de ses grilles salariales, elle ne risquera pas de déséquilibrer sa politique de rémunération vis-à-vis des autres employés pour des postes similaires.

Mais alors que peut-on espérer obtenir ?

En pratique la marge de négociation d’un recruteur va se situer autour de 10 %. C’est ce que nous dit Erik Bouquet, expert en négociation chez EB Consulting. 

Pour des postes plus rares et au profil spécifique on pourra monter exceptionnellement jusqu’à 20 %, les postes de gestionnaire de paie en font-ils partie ? Bonne question. Si vous avez la réponse n’hésitez pas à me laisser un commentaire.

Soyez précis.

Donnez plutôt une fourchette qu’un chiffre brut, partez du salaire minimum que vous souhaitez obtenir et ajoutez 10 à 15 %. Par exemple vous êtes débutant en paie et voulez obtenir 23 KE par an, votre fourchette sera alors de 23KE à 27 KE.

Et encore ?

 

Si Vous êtes déjà en poste ?

Changez de boulot.

Oui je sais, ce n’est pas évident du tout. Et c’est un peu radical n’est-ce-pas ?

Et pourtant, depuis plusieurs années vous êtes en poste dans la même entreprise, vous êtes bien, vous connaissez parfaitement les rouages de son fonctionnement, vous maîtrisez tous les aspects de votre métier.

Mais voilà, le salaire ne bouge pas, vous aimeriez gagner un peu plus, vos charges augmentent mais le salaire reste toujours au même niveau, ou augmente seulement au fil de l’ancienneté, du style 1% par an.

Pire, vous avez essayé de demander une revalorisation de votre salaire, en argumentant votre demande auprès de votre supérieur, mais vous n’avez pas eu de réponse positive.

Selon une étude de Deloitte et Nomination, les cadres en France changeraient de poste tous les 4 ans en moyenne.

Pourquoi ?

Ils obtiennent une revalorisation de leur salaire brut de 10 à 15 % en moyenne à chaque fois. Edifiant n’est-ce pas ?

Certains obtiennent encore mieux.

Alors, ça vaut le coup de se poser la question. Bien sûr il ne faut pas regarder que le salaire, mais c’est l’angle de cet article de blog.

Loin d’être un signe d’instabilité, comme c’était souvent le cas, il y a quelques années encore, le changement régulier d’entreprise (Tous les 3-5 ans) sera souvent perçu comme une volonté d’apprendre, d’évoluer et de sortir de sa zone de confort.

 

J’aimerais savoir comment vous parvenez à négocier votre salaire. Avez-vous une technique bien à vous ? Partagez là ici dans les commentaires.

Si vous avez des questions je serais ravi d’y répondre.